En zone €uro, le PIB a augmenté au rythme de +0,8% au premier trimestre 2011, soit +2,5% en l’espace d’un an, soutenu par l’expansion allemande (+1,5% en rythme trimestriel et +4,8% par rapport au premier trimestre 2010l). Si le climat des affaires s’est légèrement dégradé en avril, les indices PMI dans l’industrie, comme dans les services, suggèrent que l’activité demeure bien orientée. Mais cet indice du sentiment économique, synthèse d’enquêtes auprès des chefs d’entreprise et des ménages, exprime les deux principaux traits de la conjoncture européenne. Se situant à 106,2, il demeure largement supérieur à sa moyenne historique, laissant envisager la poursuite d’une croissance sensible de l’activité. Mais en même temps, il recule pour le deuxième mois consécutif. Les stocks sont jugés bas et le taux d’utilisation des capacités de production progresse, se rapprochant de sa moyenne passée. Or, le marché automobile paraît vouloir à nouveau s’orienter à la baisse. Si le taux de chômage s’est effrité en mars à 9,9%, les prix à la consommation accélèrent (+2,8% en avril en glissement annuel et +4,4% l’an sur les trois derniers mois).
Source : Eurostat
Le vif renchérissement des matières premières au cours des derniers trimestres et la montée de l’€uro vers des niveaux inédits depuis la fin 2009 constituent deux risques importants. D’autre part, la remontée des taux engagée par la Banque centrale européenne mettra en évidence l’inégale capacité des économies de la zone à réagir au resserrement. La BCE, consciente des conséquences d’un resserrement monétaire trop rapide, a laissé inchangé à 1,5% le taux refi le 5 mai dernier et a modéré son discours sur l’inflation. Le cycle de hausse des taux devrait se poursuivre probablement dès le mois de juillet, sachant qu’un €uro fort ne peut être que nuisible à l’emploi et à l’activité économique.
Malgré les différents chocs qui perturbent l’économie mondiale depuis plusieurs mois, l’activité reste dynamique en Allemagne. Les exportations progressent fortement en mars (+7,4% sur un mois et +16,8% sur un an) et enregistrent un nouveau record, à 91 milliards d’euros, portées par la poussée des échanges avec l’Asie et plus particulièrement avec la Chine. Ce continent représente désormais près de 16% des ventes de l’Allemagne à l’étranger, contre moins de 12% en 2008. Le redressement de la production manufacturière se poursuit avec une hausse de +0,5% en mars (+11,8% sur un an). Toutefois, les perspectives d’activité se détériorent légèrement. Les commandes de biens manufacturés se replient de ‑4% en mars après un bon début d’année (+3,1% en janvier et +1.9% en février). L’indice Ifo se replie mais conserve les niveaux historiquement élevés.
L’évolution de la confiance des ménages, mesurée par l’indice Gfk, suit le même schéma. Ce dernier se replie pour le deuxième mois consécutif. Cette baisse reflète principalement les craintes de perte de pouvoir d’achat liées à l’accélération de l’inflation depuis la fin 2010 (+2,7% en glissement annuel en avril). Dans le même temps, la situation sur le marché du travail continue de s’améliorer, comme le montre la nouvelle baisse du taux de chômage en mars, à 6,3% de la population active selon Eurostat et la progression de l’emploi à 40,7 millions le même mois.
source : Institut für Wirtschaftsforschung
En Espagne, le rebond de l’activité s’effectue à un rythme très modeste, le PIB progressant de +0,8% seulement entre le premier trimestre 2010 et le premier trimestre 2011. Les indicateurs disponibles depuis le début 2011 ne sont guère encourageants, puisque l’indice PMI des directeurs d’achat auprès du secteur manufacturier est revenu à 50,6 en avril contre 52 en janvier-février. La bonne tenue des exportations, qui dépassent leur point haut d’avant crise, constitue toutefois l’un des rares motifs de satisfaction. La hausse de +0,3% de la consommation des ménages fin 2010 apparaît comme un effet de rattrapage après le repli observé au troisième trimestre, lié au relèvement du taux de TVA. En effet, l’inflation s’accélère, ressortant à +3,8% sur douze mois en avril, mais surtout la situation sur le marché du travail reste sinistrée. Le nombre de chômeurs atteint plus de 4,7 millions depuis l’été dernier, soit un doublement par rapport au printemps 2008.
La croissance des pays d’Asie représente de nombreuses opportunités pour tous les pays. Elle entraine cependant également beaucoup de problèmes environnementaux, que ces pays d’Asie commencent à prendre en compte pour développer de nouveaux modèles de croissance, plus durables : http://immoxygene.fr/2011/06/07/273-enjeux-environnementaux-et-croissance-des-pays-d%E2%80%99asie/.